Je vous partage le courier que j'ai envoyé à un tatoueur dont j'admire le travail : sa démarche, son style graphique...
Il s'agit de Frédéric Agid.
Je me suis dit que ça serait intéressant de vous partager ce que cette missive dit de moi.
"Bonjour Frédéric.
Attention pavé :D
Des mois. Ça fait des mois que je tergiverse à vous écrire.
T’écrire ? Moi qui ne suis pas fan de tutoiement « out of the gate » j’aimerai bien me le permettre ici, j’espère que c’est ok.
Bref. Plein de questions et de freins pendant ces mois.
Ai-je les moyens ? Ou du moins, est-ce malin en ce moment ?
Mon histoire est-elle « bonne » ? (Je sais, y’a pas de « bonnes » histoires. Peut-être plutôt : « va-t-elle lui parler, peut-il ‘y faire quelque chose’ ? »)
Suis-je prête ?
Cette dernière, j’ai la réponse : absolument.
2024 a été compliquée, en vrai. Une féroce envie d’enfin faire décoller mon business, et bien sûr rien qui va.
Toujours en équilibre sur la ligne du burn-out.
À essayer de pas détester tout le monde. Moi, ma mère, mon mari et même mes enfants. Aucun ne l’a mérité pourtant.
Et puis 2025 arrive enfin, comme un nouveau souffle, et je ne peux m’empêcher un regain d’espoir, un sursaut de vie.
2025, tu es à moi.
Et ça commence par prendre soin de moi.
Ce qui je crois va passer par une catharsis et tes tatouages, Frédéric, sont je pense une partie intégrante de tout ça.
Bref, tout ça et j’ai toujours pas dit qui j’étais…
Je suis Marie, j’ai presque 45 ans, j’ai 2 garçons (5 et 9 ans) avec mon mari Loïc, j’habite dans la Loire près de St Etienne.
Je suis aussi « Raconteuse d’Histoires Textiles », je fais de la maroquinerie sentimentale. En gros des sacs et portefeuilles à partir de matériaux à histoires pour leur en faire raconter de nouvelles. Je travaille en sur-mesure (à partir des matériaux ou idées des gens) ou à l’inspiration, au feeling, en démarche artistique pure. Pièces uniques, numérotées, et nommées.
Je suis neurodivergente, pas (encore) diagnostiquée mais notre grand, si… et les chiens font pas des chats… et c’est pas mon mari :D
J’aime lire, le beau, bien manger, le ciné, chanter, le rap.
Les chiens, mais j’en ai plus depuis 6 ans, la dernière m’a fait trop mal et aujourd’hui ce ne serait pas raisonnable pour ma charge mentale. J’en aurai d’autres dans quelques années.
J’aime les tatouages aussi, évidemment :P J’en ai quelques-uns, j’en aurai d’autres ;)
L’histoire que j’ai envie/besoin de traiter, c’est mes césariennes inutiles, je le sais depuis que j’ai écouté le podcast Chamade où tu es passé.
Ça a fait tilt tout de suite. Une évidence.
La première, on m’a fait peur par convenance (ne jamais accoucher la veille d’un week-end, ces messieurs n’ont pas envie d’être d’astreinte), j’ai accepté par ignorance.
La deuxième, j’étais préparée… trop peut-être. Sur la défensive mais fatiguée, j’ai baissé les bras trop tôt et mon mari ne m’a pas « défendue » (il a fait au mieux mais je n’ai toujours pas eu d’excuses non plus, autre sujet ?).
Il n’y aura pas de 3ème enfant. Je me sens volée, privée, d’être « une vraie maman », d’avoir offert le meilleur de ce moment. Même si derrière j’ai bcp bcp donné pour compenser… au point de m’en oublier.
La boucle est bouclée.
Bref, je les ai jamais vraiment digérées. J’ai réussi à ne plus (trop) m’en vouloir (à ma tête et mon corps), mais je réalise que j’ai déplacé cette colère au lieu de l’accepter puis la déposer.
C'est lourd pourtant.
Ça doit changer.
C’est d’autant plus le moment que j’entre en pré-ménopause et qu’avant de quitter cette période de ma vie, synonyme de fertilité, il me semble cohérent de vouloir tout laisser bien propre avant de fermer la porte.
J’ai envie de croire que je peux finir mon travail sur ce sujet à l’aide de ton travail à toi.
Ton style graphique, ta démarche, ce que je perçois de ta personne… me parlent, résonnent.
La Raconteuse d’Histoires Textiles et le Raconteur d’Histoires Tactiles, comme je t’ai surnommé dans ma tête :)
Voilà, beaucoup de dévoilement dans tout ça, mais ça me semblait nécessaire.
Obviously, je suis bavarde aussi :Ø
Plus tard, en fonction (de moi mais de toi aussi), j’aimerai revenir avec mon mari, gros fan de tatouages aussi, dans un second temps. Faire un truc en commun ? Je ne sais pas encore, lui non plus.
Je te laisse digérer tout ça et me dire ce que tu en penses à ta convenance."
Voilà, une tranche de moi.
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